Le concept Art and Science a pris naissance en 1999 pour sortir Cadillac de l’âge de pierre automobile et ramener cette vielle dame au 21e siècle. Le style était audacieux, les lignes angulaires et très contemporaines. Le message était volontairement exagéré pour bien faire comprendre que Cadillac n’était plus la voiture de votre grand-père. Ce concept a pris de la maturité et offre avec les plus récents modèles un équilibre bien senti.
Plus spacieuse et légère
Cadillac comme bien d’autres refait ses devoirs et rebaptise ses modèles. Le SRX devient donc pour 2017 le XT5. Un modèle important pour la marque, car il représentait en 2015 50 % des ventes totales de Cadillac. Physiquement, le XT5 offre un empattement 5 cm plus long que le SRX avec toutefois une longueur hors tout légèrement plus courte. En situant les roues plus aux extrémités du châssis, les passagers, surtout à l’arrière, gagnent de l’espace. L’utilisation d’acier haute densité a permis à la fois de rigidifier la structure en allégeant le poids de 132 kilos. Le style général est plus raffiné que le SRX. Il conserve ses angles bien sentis avec plus de volupté inspirée du style de la berline CT6. C’est la version 2.0 du concept Art and science et même si la route a été longue Cadillac peut maintenant se targuer d’avoir trouvé une image à la fois distinguée et distinctive.
Intérieur repensé
Cela aura pris du temps, mais Cadillac s’est finalement débarrassé de tous les restants de « kitsch » qui avaient survécu dans le SRX. L’ambiance générale et la disposition des commandes s’inspirent directement de la berline CT6. Même si le système CUE revient, il a été largement modifié. La console centrale qui fonctionnait par effleurement a Dieu merci pris le chemin des oubliettes pour être remplacer par un écran central tactile et des commandes plus conviviales. La qualité de l’exécution générale est impressionnante, les matériaux de qualité et doux au touché. Deux bémols à signaler. D’abord l’écran central est un peu petit et gagnerait à prendre, comme la majorité des concurrents, des dimensions plus généreuses. On le voit dans le nouveau Volvo XC90, Mercedes GLE et Audi Q7. Ce n’est pas dramatique, mais la concurrence immédiate fait mieux. L’autre point concerne l’assise très haute à l’arrière. Je me suis surpris à frotter mon crâne au plafond. Même si le véhicule gagne en espace intérieur, le plafond plus bas pour répondre à de nouveaux critères esthétiques handicape l’habitabilité.
Un V6 ou un V6
Un seul organe mécanique est offert. Il s’agit du très répandu V6 3,6 litres qui développe dans le XT5 310 chevaux et 271 lb-pi de couples. Il est associé à une transmission automatique à huit rapports et offre en prime un système de désactivation des cylindres. Combiné à un poids plus léger, cela nous a permis d’accomplir une moyenne de consommation lors de notre journée d’essai de 11,3 litres aux 100 km ce qui est presque 2,5 litres aux 100 km de mieux que le SRX. Vous aurez le choix d’une version deux ou quatre roues motrices.
Inerte conduite
C’est sans doute derrière le volant que Cadillac perd le plus de points. C’est pourtant sur ce point précis que les efforts doivent redoubler. La conduite est le point où les modèles allemands excellent. L’impression générale se résume en un mot : inertie. Le moteur n’est pas à blâmer. Les 310 chevaux se comparent bien à ceux des concurrents, mais il manque d’énergie. La transmission fonctionne à l’économie en chassant toujours pour trouver le rapport le plus favorable. La direction est sans vie transmet peu d’information de la route et offre un ressenti artificiel. Les freins sont encore trop spongieux. Le fait d’offrir une seule mécanique est aussi un handicap face à la compétition qui en offre deux ou trois. L’Europe offre dans son XT5 un 4 cylindres deux litres turbo qui va peut-être traverser l’Atlantique dans un avenir rapproché. Pour ceux qui roulent tranquilles, le XT5 va faire de l’excellent boulot. Pour les autres qui aiment de temps en temps pousser la machine dans ses derniers retranchements, vous n’êtes pas à la bonne adresse, les Allemands peuvent encore dormir en paix.
Conclusion
Le XT5 est un grand pas en avant face à son prédécesseur, mais il faut savoir ce que vous allez acheter. Derrière le volant, vous êtes dans le monde confortable et peu inspirant du Lincoln MKX ou d’un Lexus RX 350. Pour un brin d’adrénaline, prière de consulter l’Audi Q5, le BMW X3 ou le Mercedes GLC. Le XT5 est tendance, bien roulé et va plaire à ceux qui aiment le confort enveloppé dans un style contemporain.